LA SERIE NOIRE CONTINUE EN AMERIQUE


Combien de temps faut-il à une civilisation pour se policer ? Combien de temps faut-il encore aux « shériffs » américains pour se muer en une police républicaine, respectueuse des droits de TOUS les Américains ?

Ma capacité d’indignation est intacte . Elle est même illimitée .

Après Michaël Brown, Michaël Scott et bien d’autres victimes des bavures policières sur des Noirs en Amérique, c’est au tour du jeune Freddie Gray de mourir sans soins dans un commissariat de Baltimore où l’ont conduit des policiers après lui avoir fracturé les vertèbres cervicales . Le garçon que les policiers traînaient comme un pantin hurlait comme une bête pour réclamer des soins …en vain .

Comment et pourquoi la rencontre d’un jeune Noir de vingt cinq ans avec la police au pays d’Obama peut-il se transformer en drame aujourd’hui ? Quand est-ce que cette guerre civile sournoise livrée aux minorités en Amérique et surtout aux Noirs prendra-t-elle fin ? La police américaine a-t-elle décidé de pourrir la fin du dernier mandat d’Obama pour lui montrer son inefficacité à réduire la fracture raciale qui continue à traverser la société américaine même en plein XXI ème siècle ? La systématisation du meurtre des Noirs américains doit interpeller d’abord les Américains dans leur ensemble . Une fois de plus nous n’avons pas entendu des protestations en Occident .

La police américaine est armée jusqu’aux dents, or l’histoire nous apprend que depuis le gourdin et la pierre taillée, l’homme n’accumule les armes que pour s’en servir ! De plus, la formation de cette police laisse à désirer car elle ne tire que pour tuer en vidant le plus souvent son chargeur sur des personnes qui courent les mains en l’air …

Madame Gray peut appeler au calme après l’enterrement de son fils, ce qui l’honore, mais nous pouvons affirmer tranquillement que comme pour Rodney King hier, Trayvon Martin, Michaël Brown ou Michaël Scott…la mort brutale de ces enfants de l’Amérique échappe à leurs parents . N’importe quelle personne sensée peut s’en réclamer et demander que justice soit rendue .

L’infatigable pasteur Jessie JACKSON a dénoncé « une épidémie de meurtres dans le pays », tandis que l’avocat de la famille Gray, Billy Murphy estime qu’ «il y a beaucoup de Freddie Gray » .

Au lieu de faire un travail objectif, une certaine presse a préféré focaliser son intérêt sur cette femme noire qui n’a pas hésité à ramener son garçon à la maison à coups de poing . Ce faisant, elle a sauvé la vie de son fils dans un pays où la police a la gâchette aussi facile !

Il y a une solution radicale aux émeutes raciales en Amérique : cesser de tuer les Noirs pour un oui ou pour un non . Nous refusons la banalisation des meurtres opérés chaque jour par les policiers américains sur leurs compatriotes noirs . Notre capacité d’indignation est infinie .


DEUX POIDS, DEUX MESURES


Hier, quand trois enfants perdus de la République et ne comprenant rien au vrai djihad qui est intérieur, se sont attaqués aux journalistes de Charlie Hebdo et à l’hyper Casher, nous étions tous « Charlie ». Quand un musée est attaqué à Tunis, nous sommes devenus « Bardo »

Le Président François Hollande a réuni autour de lui de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement dans un oecuménisme qui faisait plaisir à voir et qui honorait la démocratie . Alors, pourquoi cette impression de deux poids, deux mesures quand cent quarante sept étudiants kényans se sont fait massacrer méthodiquement pendant quatre heures par de vrais fous venus du pays voisin et qui se font appeler les « shebab », c’est-à-dire les jeunes ?

Avez-vous vu foule à Paris, à Londres ou ailleurs pour protester contre cette barbarie qui privait le Kenya d’une partie de son élite en formation ? Ce n’est pas parce qu’ils sont Kenyans que seuls leurs parents kenyans et à leur tête le Président Uhuru Kenyatta doivent s’impliquer . Le Président malien qu’on a vu à Paris avec sa cravate rouge au vent ou la Présidente de la commission africaine se grandirait en organisant une manifestation monstre impliquant les Africains à Bamako, à Addis –Abéba ou à Naïrobi, séparément ou simultanément . Ce serait l’occasion de montrer la solidarité africaine sur le continent africain et de compter les vrais amis de l’Afrique et reprendre la main à l’Occident qui joue au billard à plusieurs bandes sur ce même continent !

Ce « deux poids, deux mesures » me rappelle ces foules immenses dans les rues des villes françaises en 1998 pour célébrer la victoire de l’équipe française de football dite « black, blanc, beurre » sans lendemain . L’histoire bégaie .



David KOULAYOM-MASSEYO.

(30 avril 2015)